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Brouillon de site international d’affiches anarchistes. Nous testons d’abord avec un premier fonds d’archives — celui du CDA antérieur à 1998 — puis (...)
Articles
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Élections législatives du 22 mai 1898 : candidature de protestation pour la révolution italienne
11 février — meetings et manifestations , délégation de pouvoir (élections) , Italie , France , Paris, révolution , texte ou indexation à compléter , 1898, image à changer, Girault, Ernest (1871-1933), Tortelier, Joseph (1854-1925), Brunet, Georges (1868-....), Sadrin, Roger (1878-...), Droit de vivre, le (Paris : 1898-1898), Boicervoise, Lévy, Buteau, Bestiaux, Bordenavetexte
Élections législatives du 22 mai 1898
Scrutin de ballotage
Candidature de protestation
Pour la révolution italienne
Meeting
Maison du peuple, impasse Pers, 47, rue Ramey
Jeudi 19 mai 1898, à 8 h. 1 /2 du soir
Orateurs E. Girault, Boicervoise, Lévy, Tortelier, Bateau, Sadrin, Bestiaux, Brunet, Bordenave.
Appel à tous les Révolutionnaires
Dans un énergique et sublime élan de révolte, les révolutionnaires italiens se jettent résolument contre un pouvoir inique qui les affame, afin d'arracher à la bourgeoisie, à la royauté, un peu plus de pain, un peu plus de liberté. La prison, puis les balles et la mitraille ont répondu aux révoltés ; 1.000 des nôtres (de l'aveu mème des dirigeants) sont couchés sur les pavés de Milan, la répression commence, terrible, impitoyable, et menace d'arrêter l'élan populaire pour le noyer dans une mare de sang.
Les révolutionnaires de Paris, les sincères, tous ceux qui ont des leurs couchés, là-bas, au bagne ou dans les fosses du Père-Lachaise, tous ceux dont les amis, les frères, les pères sont tombés pour la liberté, tous ceux qui ont souffert pour la Grande Cause, tous ceux qui ont au cœur ou dans le cerveau, un Idéal de raison et d'humanité, tous ceux-là vont-ils rester sourds aux cris de douleur de nos frères d'Italie qui luttent et meurent en opprimés pour les opprimés.
Paris, le Paris des faubourgs, le Paris des Révolutions de 1848 et de 1871, va-t-il se réveiller ? Sinon pour aider par l'action nos frères d'Italie, tout au moins pour leur porter secours, les soulager, les encourager.
Des emprisonnés, des blessés, des affamés, des veuves, des enfants, vont avoir à supporter d'affreuses tortures.
Révolutionnaires de toutes les écoles et de tous les partis,
Militants de tous les pays,
Irons-nous à eux ? Nous l'espérons !
La Révolution n'a pas de frontières !
Les opprimés n'ont pas de pays !
La patrie des gueux est une : L'Humanité.Vive la Révolution Universelle !
Vu : le candidat de protestation.
Entrée : 0 fr. 25 centimes
P.S.— Le Comité de Gt Révolution italienne fait appel à tous les citoyens qui voudraient secourir par solidarité les camarades italiens. Permanence tous les jours, de 10 h. du matin à midi, 1, rue Lavieuville.
Paru en page 3 de Le Droit de vivre, numéro 5 du 18-24 mai 1898
Pour le « massacre de Bava Beccaris » (Milan, mai 1898) :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Milan
https://it.wikipedia.org/wiki/Moti_di_Milano -
Les anarchistes et la candidature Drumont
11 février — délégation de pouvoir (élections) , racisme et antiracisme , religion et spiritualité (en général) , terrorisme , France , Paris, art : chanson , texte ou indexation à compléter , 1898, image indisponible , Vaillant, Auguste (1861-1894), Martinet, Pierre "Pol" (1848-....), La Purge, le pèrees anarchistes et la candidature Drumont.
— Je vous propose de châtier un fourbe, l'imposteur Drumont, également ingrat. Les anarchistes se sont appliqués à Ste-Pélagie à lui rendre la prison moins désolante. Je le sauvai de la folie. Sa cellule était au-dessus de la mienne ; chaque nuit, Drumont frappait avec le manche de son balai à mon plafond et me criait : « Vous dont les fenêtres donnent sur la rue, apercevez-vous des juifs venant brûler la geôle ? »
— « Rassurez-vous, répondais-je ; je ne vois que la sentinelle nous gardant. » Je le réconfortais ; il me priait de l'éveiller en cas d'alerte. Pour être choyé par nous, Drumont jouait au révolutionnaire ; il chantait la dame dynamite ; il donnait de l'argent pour répandre le goût de la bombe. Drumont paya pour qu'on tentât d'éditer l'ode du père la Purge, commençant par cette strophe :
Puisque du Christ, le sang, les pleurs,Tyrans, n'ont pu former vos cœursAux sentiments de la colombe,Gare la bombe !Oui, Drumont essayait de se montrer un fervent de la nitroglycérine et combien de fois il insinua que ce n'était pas dans les maisons particulières qu'il fallait porter les engins, mais dans les cavernes du Sénat et du Palais-Bourbon. Vous savez comme Drumont déchanta, quand Vaillant suivit ses désirs. Il paraissait écrire en faveur de la grâce de Vaillant, mais vingt fois il exprima que le fait de notre ami était un exécrable attentat. Dès lors, vous jugeâtes l'individu que vous ne voulûtes plus connaître et alors la vilenie de celui qui, sans nous, n'aurait pu supporter sa prison, se montra. Les scribes qui nous avaient lait des mamours vous appelèrent mouchards, vendus aux juifs, ils vous dirent vendus aux juifs, parce que vous connaissiez l'être.
Un péril autrement redoutable que le péril juif est celui du prêtre. Les juifs peuvent amasser des fortunes, leur accaparement ne retardera pas l'heure de la reddition des comptes ; mais les congrégations religieuses ont vu leurs biens portés de 800 millions, en 1881, à deux milliards en 1898 ; elles ont édifié des écoles où s'atrophie la raison des enfants.
Le juif peut accaparer, nous le voyons faire ; mais le cagot, d'une main montre le ciel et de l'autre, sans que nous nous en apercevions, vide nos poches.
Camarades, vous êtes de ceux qui s'en aperçoivent, de là les outrages des antisémites, leurs calomnies, leurs mensonges. Vous les avez mis en déroute dans cent réunions ; à Tivoli-Vaux-Hall vous étiez 70 contre 3,000.
Depuis, les antisémites sont obligés d'emprunter aux brigades des recherches un agent possédant nos photographies, afin que, reconnus, l'entrée nous soit barrée, et ce sont ces rosses qui ont osé ailer dire qu'ils vous faisaient manger la colle , puis, à mille contre deux, ils ont tenté d'assassiner nos amis.
Est-ce que nous n'allons pas, compagnons, leur faire payer çà ?
Ils vont revenir, ces beaux matadores, ces triomphateurs d'Afrique. Si nous faisions passer Scipion par Grenoble, qu'en pensez-vous ?
Drumont fera annoncer sa venue, l'heure, le jour. Drumont aime les ovations préparées, les manifestations cuisinées. Voulez-vous que nous poivrions la sauce ?
Je vous en prie, mes vieux camarades, venez les 6 et 7 mai aux réunion électorales donnés par les candidats libertaires, nous y discuterons sur la façon dont nous pourrions conjurer nos voix avec les cris de la jeunesse catholique et montrer à tous ces noirs coco qui font semblant de vouloir la France aux français, mais qui tente en réalité de la livrée au jésuite, leur montrer que nous sommes bien de France et pas du Paraguay.Affiche signalée signalée par le journal antisémite et colon d'Algérie La Dépêche algérienne du 6 mai 1898, page 1. « Les anarchistes et la candidature Drumont ».
« L'appel suivant aux anarchistes, signé Paul Martinet, a été affichée cette après-midi, sur les murs de Paris » :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t5330845/f1.item.zoomPour « La Dame Dynamite » (1885) du Père La Purge, voir :
https://canto.ficedl.info/spip.php?article732 -
Aux Algériens
11 février — France , Algérie , conférence, débat… , Faure, Sébastien (1858-1942), texte ou indexation à compléter , 1898, image indisponible , Alger = الجزائر (Al-Jazā'ir), Algérietexte
Aux Algériens
Je viens en Algérie parce que c'est mоn droit, parce que la terre d'Alger est mienne comme celle de tous.
Je n'y apporte ni provocation, ni défi, ni haine personnelle. J'y débarque seul, sans autre escorte que mes convictions, sans autre force que ma confiance en une population dont j'ai toujours entendu vanter les mœurs hospitalières et les sentiments chevaleresques.
À personne je ne demande secours, estimant que je suis sans ennemi, et je repousse à l'avance toute protection, policière ou gouvernementale que je considérerais comme une insulte faite à mes adversaires et à moi-même.
C'est en homme libre que je veux parler à des hommes libres ; c'est avec les seules armes de la sincérité que je veux combattre ; c'est avec mes seules ressources et sous mon unique responsabilité que j'agis.
Je m'adresse à tous et à tous je dis :
« Cherchons ensemble les des maux qui nous accablent. Etudions-les sans autre souci que celui de l'exactitude, sans autre passion que celle de la vérité. »
Si cet appel à la discussion publique, franche, loyale et courtoise a la bonne fortune d'être entendu, cette expérience démontrera que, malgré nоs divergences de vue, nous sommes tous animés de pures intentions, de nobles désirs et d'aspirations élevées , et nous ramènerons la paix en cette ville d'Alger en proie, depuis quelque temps, à de si formidables convulsions.
Habitants d'Alger, Voulez-vous qu'à l'agitation dont vous êtes las succède une action salutaire ?
Voyons, amis, le voulez-vous ?
Je suis, certes, bien peu de chose ; jamais encore je ne suis venu parmi vous ; je ne m'y connais aucune affection et, de vous parler en ces termes est bien osé. C'est mon effacement même qui m'inspire confiance et doit vous prédisposer à m'entendre.
Mes adversaires peuvent être certains qu'ils n'auront à me reprocher ni calomnies, ni injures : je me flatte qu'ils n'emploieront pas contre moi ces manœuvres perfides.
Ils ont des convictions ; ils les exposent et les propagent ; ils font bien. Je ne demande qu'à user du même droit. Ce que, depuis six ans, par la plume et par la parole, je fais en France, je demande à le faire en Algérie.Voudra-t-on m'en empêcher ? Je suis persuadé que non et j'ai l'espoir que, si, prétextant de vaines craintes, le Pouvoir s'arrogeait le droit de violer en ma personne la faculté de circuler librement, de vivre au milieu de vous et d'у parler, vous sauriez le ramener, par votre altitude, au respect de notre commune dignité.
En terminant, j'affirme que les déclarations qui précédent sont l'expression complète et rigoureuse de ma pensée.
Sébastien Faure.
Vu dans Le Droit de vivre, n° 4 (11-18 mai 1898) : « Voici le texte de l'affiche apposée sur les murs d'Alger deux jours avant l'arrivée de notre ami dans celte ville ».
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Élections législatives du 8 mai 1898
7 février — délégation de pouvoir (élections) , religion et spiritualité (en général) , France , Paris, noir , une , Imprimerie spéciale [Impr. spéc.], papier rose , 1898, Martin, Constant (1839-1906), Droit de vivre, le (Paris : 1898-1898)texte
Élections législatives du 8 mai 1898
Le Droit de vivre
Journal hebdomadaire paraissant le mercredi
Nous voici en pleine fureur électorale, le Suffrage Universel apparaît à tous comme une branche de commerce capitaliste. C'est le sport de la flagornerie, des calomnies et des promesses mensongères.
Électeurs, si nous faisions un peu notre compte, Droit et Avoir, le voulez-vous ?
Depuis cinquante ans, toujours dupés, nous votons à certaines dates, et donnons ainsi, à d'autres hommes le droit de nous commander, de nous faire des lois et de nous punir si nous n'observons pas ce qu'ils ont voté.
Qu'avons-nous obtenu pour améliorer notre existence ? rien : les députés font leurs propres affaires et non les nôtres. Ils ne peuvent faire que les lois politiques, de répression, de conservation de l'ordre meurtrier établi. De la question de la vie de chaque jour qui rend chacun de nous si anxieux, des moyens de vivre pour l'ouvrier et le miséreux, il n'en est jamais question dans les parlements.
Dans ces assemblées on ne peut s'occuper que d'impôts à prélever, de dépenses à formuler, de libertés à entraver, d'alliances et d'emprunts à contracter, de fêtes à donner aux despotes, d'illusions à entretenir chez le peuple et de sang à verser.
Les parlements ne sont institués que pour gérer et défendre les intérêts des riches. Bien fourbes et bien niais sont les socialistes ambitieux qui désertent les rangs du prolétariat et osent affirmer qu'il peut sortir une émancipation quelconque du Suffrage Universel.
Les lois qui semblent tout d'abord favorables à notre délivrance ne tardent pas à être tournées contre nous : par l'instruction obligatoire les curés et les laïques meublent le cerveau de l'enfant contre lui-même, ils lui apprennent la résignation, le respect de ses maîtres, des biens pris sur notre travail et notre misère.
Quels sont les résultats des lois contre le clergé ? jamais il n'a été plus puissant, il parle ouvertement d'exterminer les incroyants, exalte les temps maudits des siècles d'inquisition où tout tremblait devant la robe blanche d'un dominicain, où la pensée humaine ne pouvait s'affirmer que sur les bûchers.
Selon son habitude historique, le clergé commence sa guerre religieuse contre la race juive sachant bien, qu'après l'extermination des juifs, rien ne résistera à ses projets sanguinaires. Ce qui se passe à Alger actuellement est fait pour ouvrir les yeux plus aux aveugles.
Les députés ont fait des lois pour balayer les routes et les rues des pauvres sans travail, sans pain et sans gite, qu'ils qualifient de voleurs et relèguent à Cayenne.
Ils ont voté les lois scélérates et la police secrète devient un scandale public, elle interroge concierges, patrons, administrateurs, sur qui lui est signalé ou lui déplait, et dresse des listes de suspects.
Que deviennent ces listes ? À qui sont-elles destinées ? Ce genre de police que nous supportons nous fait ressembler à une nation de mouchards.
Un mouvement de faits, sinon d'idées, en arrière de 1848, s'accentue. Le dégoût épouvantable de la vie qui nous est faite, à tous, sévit, sur la population, les suicides isolés et par groupes qui ont lieu chaque jour le prouvent.
Nous étouffons sous la cagoule autoritaire. Nous voulons de l'air. Nous voulons vivre !
La Terre, d'où vient toute chose, offre à tous ses fruits et ses richesses, ne connait ni bâtards, ni parias ; elle peut produire, aidée par la science, vingt fois le nécessaire à ses habitants, et cependant, les populations sont en proie à la faim, à la misère ? et ce sont ceux qui travaillent le plus qui n'ont rien ! Dans les pauvres ménages, le pain est mesuré aux enfants. Cet ordre de choses injuste doit changer. C'est par la propagande des idées libertaires et la révolte qu'il le sera.
Électeurs, n'aliénez pas votre liberté, ni vos intérêts en les confiant à un autre homme. Ne vous choisissez pas de maîtres, gardez le droit de vous révolter, celui de vivre.
Vu le candidat :
Nota. — Cette feuille peut-être affichée, non timbrée, mais revêtue du nom d'un candidat, en période électorale
Adresser tout ce qui concerne le Droit de vivre à Constant Martin, 12, impasse Briare (rue Rochechouart), Paris
Imprimerie spéciale du Droit de vivre, 55, rue d'Hauteville, Paris
Paru en page 4 de Le Droit de vivre, numéro 3 du 4-11 mai 1898
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Denain, Longwy, Paris : la révolte gronde
17 janvier — France , Paris, papier blanc , bleu , une , Front libertaire des luttes de classes, révolte , grève , Imprimeurs libres (Paris), les, Front libertaire des luttes de classes (1970-1979), 1979texte
photo (manifestation : face-à-face manifestants vs policiers)
Denain Longwy Paris
La révolte gronde.
L'État prend des otages
Les syndicats collaborent.Libérons les emprisonnés
Meeting
23 avril - 20 h 30 Mutualité
[Suppl. à F.L. n° 108 - imp. Impr. Libres]
Supplément à Front libertaire des luttes de classes, nº 108 (9 avril 1979).