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Brouillon de site international d’affiches anarchistes. Nous testons d’abord avec un premier fonds d’archives — celui du CDA antérieur à 1998 — puis (...)
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Manifeste an-anarchiste
23 mars — France , Marseille, propagande , manifeste , texte ou indexation à compléter , 1892, Agitateur (Marseille), L', Agitateur (1892), L'[ texte ]
Manifeste an-anarchiste
AN-ANARCHIE ne signifie pas « DÉSORDRE »
Le mot « ANARCHIE » vient de deux mots grecs : « A » privatif, dont le sens est « Absence de » et « Arké » qui veut dire — AUTORITÉ.
Donc, contrairement à la définition que se plaisent à donner tous nos adversaires, ANARCHIE est synonyme de — ABSENCE D'AUTORITÉ, — et non « chaos, bouleversement, désordre ».
Dans une série de Conférences publiques et contradictoires qui ont forcé l'attention de tous et provoqué dans tous les milieux les discussions les plus enflammées, il a été péremptoirement établi :
Que l'humanité est presque universellement composée d'être qui souffrent ;
Qu'il résulte cependant de la connaissance des faits que l'être humain poursuit le bonheur depuis son premier jusqu'à son dernier jour, que toutes ses facultés le recherchent, que tous ses muscles s'y emploient, que toutes ses aspirations y tendent ;
Que l'autorité, sous ses diverses formes et dans ses manifestations variées, est le principe de tous les maux qui affligent et déshonorent l'humanité. Que si l'individu souffre matériellement, c'est que, par l'autorité économique — (propriété individuelle), il est opprimé dans ses besoins physiques ; s'il souffre intellectuellement, c'est que l'autorité politique — (gouvernement), — il est esclave de son cerveau ; s'il souffre moralement, c'est que, par l'autorité politique et religieuse — (institutions, usages et conventions absurdes, etc.), il est broyé dans son cœur et torturé dans tous ses sens ;
Que si l'empirisme officiel ment avec impudence en déclarant ou laissant croire que ces souffrances, quelques regrettables qu'elles soient, constituent des sortes de fatalités, la véritable science, celle qui n'a aucune attache gouvernementale, affirme et démontre que ces douleurs peuvent et doivent d'ores et déjà disparaître ;
Que l'organisation sociale toute entière repose sur une erreur, une fiction, un mensonge, perfidement accrédité par quelques-uns et sottement accepté par le plus grand nombre ;
Que, conséquemment, il est indispensable de dénoncer ce mensonge et de combattre les systèmes et organisations autoritaires qui en découlent ;
Que, débarrassé de la triple servitude : physique, intellectuelle, morale, l'homme rendu à la liberté, se développera harmoniquement et s'épanouira pleinement ;
Qu'en vertu de leur tendance à la sociabilité, les êtres autonomes et égaux se grouperont par le libre jeu des affinités :
Que, sans gouvernants ni patrons, le travail devient une récréation et l'activité correspondant à un besoin de l'organisme humain, la production sera surabondante ;
Que, sans délégués ni répartiteurs, [… … …] c'est-à-dire la prise au tas, n'entraînera pas plus de gaspillages que de querelles ;
Que, le milieu social et les conditions de la vie étant entièrement transformés, le fécond accord se substituant à l'horrible lutte pour la vie, la concurrence faisant place à l'association ; la paix, l'harmonie et la bonne entente règneront sans lois ni gendarmes, parce que, n'ayant plus aucune raison de s'en vouloir, les humains s'entr'aimeront sans efforts, spontanément ;
Qu'enfin l'an-archie qui n'est que le libre jeu dans l'humanité des forces naturelles régissant l'univers entier, l'an-archie peut demain, si les intéressés le veulent, inonder le monde de ses radieuses clartés.
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Dans un langage simple, précis, substanciel, ces vérités ont été surabondamment démontrées.
Malgré nos appels réitérés, nulle réfutation sérieuse n'a été tentée et la foule accourue, poussée par le désir de savoir, a montré par ses vigoureux applaudissements, qu'elle avait compris.
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Camarades,
Ce manifeste ne s'adresse ni à une classe, ni à une catégorie, mais à tous ceux qui, à un titre quelconque, souffrent et sont victimes de l'organisation sociale que lâchement, nous subissons.
Vous qui manquez du nécessaire et vivez mal de votre travail jusqu'au jour où vous en mourrez ; vous qui, jetés sans défense sur le champ de bataille de la concurrence commerciale, financière ou industrielle, devez être fatalement vaincus tôt ou tard ; vous qui, appartenant au prolétariat manuel ou intellectuel, employés et ouvriers, vivez sans cesse angoissés par l'incertitude du lendemain ; vous qui constituez l'immense armée de réserve des sans travail, sans asile et sans pain ; vous tous qui peinez et geignez ; vous, les meurtris, les spoliés, les souffrants, les déshérités, venez à nous !
Venez à nous, vous aussi, qui n'êtes point en peine du boire, du manger, du dormir, mais qui, ayant le cœur droit, l'esprit ouvert et le cerveau large, voulez combattre toutes les tyrannies ;
Et vous aussi, camarades, épris de justice, fougueux amants de la vérité, venez goûter aux joies réconfortantes de l'An-archie !
Elle offre un champ de bataille assez vaste, l'an-archie, pour que tous, malgré la diversité de vos situations, la variété de vos aptitudes et le contraste de vos tempéraments, vous y trouviez la place de votre choix.
La lutte est engagée ; les hostilités sont ouvertes entre le mensonge et la vérité, l'iniquité et la justice, la folie et le bon sens, l'ignorance et le savoir, le mal et le bien, le passé et l'avenir, la douleur et la joie de vivre.
Terrible et longue sera la bataille. Mais la victoire entr[eprend]ra de si grandioses résultats, et l'issue de la lutte est tellement certaine que, dûssions-nous expirer avant le triomphe définitif, nos yeux ne se fermeront pas sans voir poindre à l'horizon l'aurore de la radieuse ANARCHIE !
Des Anarchistes
Les groupes anarchistes de Marseille se réunissent chaque samedi à la Taverne Provençale, rue Rameau, à 8 h. 1/2 du soir.
Dans nos groupes, point n'est besoin de présentation.
Pas de statuts, pas de règlement, pas de cotisations pas d'engagements à contracter, pas de bureau ; en un mot aucune trace de cette autorité dont nous avons la haine.
Partout la liberté dont nous avons l'amour.
Journaux, brochures, livres de nature à faciliter l'étude de nos options, sont à la dispositions de tous.
Des causeries contradictoires s'engagent, au cours desquels chacun dans le langage qui lui est familier, émet son avis et le confronte loyalement avec des opinions contraires.
L'An-archie est, à la fois, la plus belle et la plus vaste des sciences puisqu'elle les embrasse toutes.
Il importe donc de l'étudier.
Nos groupes sont des cercles d'études sociales et des foyers de [… …] de propagande et d'agitation.Placard paru dans L'Agitateur, 1re année n° 3 (13 mars 1892)
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Manifeste aux travailleurs manuels et intellectuels
21 mars — France , Brest, travail, emploi , fascisme et antifascisme , capitalisme et anticapitalisme , économie : chômage , 1934, Imprimerie populaire (Brest), Flambeau (1927-1934), letexte
Aux travailleurs manuels et intellectuels
Manifeste
Un fait économique sans précédent domine et commande toute la situation économique actuelle : le fait du chômage. Et non pas du chômage cyclique et partiel, mais du chômage organique et généralisé. Car, il faut avoir le courage de voir les choses. telles qu'elles sont, le courage plus grand encore, mais absolument nécessaire, de les dire aux intéressés : Vous demandez du travail, on ne vous en donnera pas.
On vous en donnera de moins en moins, de façon à la fois de plus en plus intermittente et précaire.
Mais compter, comme par le passé, sur la certitude ou la quasi-certitude du labeur quotidien, pour vous assurer les moyens de vivre, est un leurre.
Pourquoi ? Par suite des changements profonds qui ont transformé le mode de production actuel, et, par un paradoxe étrange, généralisé la misère en multipliant l'abondance.
L'utilisation, sans souci humain, des applications techniques de la Science ; l'utilisation de la main-d'oeuvre dans un but exclusif de profit, de lucre et d'autorité, voilà les causes essentielles de la détresse et de l'insécurité actuelles.
Nous assistons à ce fait monstrueux, invraisemblable, que la richesse engendre la ruine et que ce qui devrait être le salut provoque la perte de toute l'humanité.
Car cette humanité est riche, riche à un degré qu'elle ne soupçonne même pas. Riche de l'immensité de ses richesses actuelles et combien plus démesurément riche encore de l'infinité de ses richesses en puissance. En exploitant tout juste deux ou trois forces mécaniques : vapeur, électricité, houille blanche, elle arrive à produire et à surproduire. Que sera-ce le jour, certain et sans doute prochain, où les progrès de la technique permettront d'utiliser et les autres forces naturelles connues : chaleur solaire, puissance des marées, le vent qui souffle pour rien, les ondes de toute nature qui sillonnent la terre el l'éther ? Et, surtout, les autres force, actuellement insoupçonnées qui, infailliblement, se révèleront à nous au cours de nos recherches.
D'ores et déjà, le monde devrait être un paradis. Il est un enfer, une géhenne. Pourquoi ?
Parce qu'avec le régime économique et social qui est le nôtre, toute découverte qui augmente la production diminue la consommation et rend plus pénible encore l'esclavage des travailleurs.
Il vous fallait dix hommes pour effectuer un travail. Pour le même travail, il ne vous en faut plus que cinq, que deux, qu'un seul. Et voilà cinq, huit, neuf salariés qui, privés de leur emploi, perdent toute ressource et, donc, tout pouvoir d'achat.
Il peut même arriver qu'un homme, à lui seul, en remplace des centaines et presque des milliers d'autres. Pour charger en charbon un grand paquebot, il fallait cent quarante dockers travaillant nuit et jour pendant une semaine ; pour le ravitailler en mazout, il en faut UN ne travaillant QU'UN JOUR : une journée de travail en remplace huit cent quarante !
Dans une usine munie de l'équipement industriel le plus récent, une machine mue par un homme charge ou décharge huit mille tonnes par jour ; à elle seule elle remplace seize cents travailleurs !
Là même où l'opposition est moins brutale, elle reste certaine. On calcule qu'aux États-Unis, là où il fallait trois ouvriers en 1914, un seul suffit en 1932. Par ailleurs, on affirme qu'avec une production de trois mois, ce grand pays a de quoi suffire à sa consommation d' UN AN ! Concluez.
On travaillera de moins en moins. Dès aujourd'hui, par millions et par millions. les hommes proposent leurs muscles et leur cerveau, et il n'y a d'emploi ni pour les uns ni pour l'autre. Manuels ou intellectuels sont également privés du seul moyen normal, qu'on leur reconnaisse pour l'instant, de se procurer des ressources. Or, ces ressources, elles existent à profusion, en surabondance d'autant plus considérable que les travailleurs ne peuvent consommer selon leurs besoins. On jette le café à la mer, on donne le blé aux cochons, quand ce n'est pas au foyer des locomotives. On ne consomme pas, on détruit, Et des masses de plus en plus considérables d'êtres humains crèvent de faim devant ces tas de blé, meurent de froid devant les amas de charbon, sont en baillons et vont nu-pieds alors que s'accumulent les stocks de laine, de coton et que les chaussures engorgent les magasins.
Le remède ? Supprimer la machine ? Impossibilité et hérésie.
Impossibilité : rien ne peut entraver la marche du progrès, rien ne peut faire obstacle à l'esprit d'invention. Le fleuve ne remontera pas à sa source. La Science et la technique multiplieront les découvertes théoriques et leurs applications pratiques.
Hérésie : car, si la machine, dans les conditions actuelles, écrase l'homme, la faute n'en est pas à elle, mais à ceux qui l'ont accaparée. Ils lui demandent un profit pour quelques-uns, alors qu'elle doit avoir pour objet la satisfaction des besoins de tous. Besoins indéfiniment multipliés et intensifiés, de manière à élever le niveau matériel, intellectuel et moral de l'existence.
Il ne faut pas permettre qu'a la faveur d'un régime social désormais caduc, on transforme un instrument de libération en un moyen de servitude.
À ces richesses, l'homme a droit. Cet homme, trop longtemps oublié, est relégué au second plan. Il faut le remettre à sa place : la première.
L'homme, qu'on a sacrifié à la machine ; l'homme, qu'on a asservi à la production ; l'homme le seul être réel, vivant, le seul qui compte, l'être de chair et d'os qui a faim et qui a soif, avec ses besoins physiques à satisfaire, l'être de pensée et de sentiment qui aime ou qui hait, avec ses aspirations à une vie spirituelle ; l'homme qui, emporté par le mouvement vertigineux d'un progrès technique qui l'écrase, s'est aperçu tout à coup qu'il était victime de ses propres réalisations et qu'il succombait à la plus atroce des misères devant l'accumulation imbécile et égoïste de richesses inemployées.
Le droit de l'individu à l'intégrale réalisation humaine, telle est l'idée directrice, non pas nouvelle, mais renouvelée, adaptée aux exigences de notre siècle, qui doit inspirer la transformation sociale à poursuivre. En un mot, le droit à la vie.
Droit absolu, imprescriptible, et qui ne consiste pas seulement dans ce fait négatif de ne pas voir attenter à ses jours, ou même de voir les plus faibles soumis à l'exploitation abusive et immorale des plus forts, mais dans l'affirmation positive d'une réalisation intégrale de toutes nos possibilités. Droit à la vie matérielle du corps qu'on alimente, droit à la vie intellectuelle de l'esprit qu'on instruit. Et, pour cela, avant tout et par dessus tout : droit à la sécurité.
De la minute de sa naissance à la minute de sa mort, il n'est pas un homme, pas une femme, qui ne doive être garanti contre la totalité des risques.
Utopie, dira-t-on. Que non pas. Utopie, hier, dans une humanité pauvre, prolifique et dénuée de tout. Possibilité et facilité, aujourd'hui, dans celle humanité nouvelle où les moyens de vivre abondent et surabondent, où les moyens de limiter les naissances sont d'un usage commun. Le problème de l'heure n'est plus un problème exclusif de production, mais, davantage, un problème de répartition.
Et qu'on ne parle pas de surproduction, alors que nous souffrons surtout d'une crise de sous-consommation due à la diminution constante de notre faculté d'achat. Avec une distribution rationnelle el équitable, en donnant à chacun les possibilités de consommation normale auxquelles il a droit, les biens de ce monde inutilisés ou détruits seraient, à de rares exceptions près, facilement absorbés.
Ainsi, que chacun se dise désormais : valide ou invalide, travaillant si je le peux — et dès que je le peux, je le dois — ou privé de travail, si je suis incapable d'en fournir, si, surtout, on est incapable de m'en donner, mon droit de vivre reste entier et rien ne saurait l'entamer. Je ne demande ni une aumône ni une assistance, je réclame mon dû. Ma sécurité est une obligation stricte de la part de la collectivité ; c'est-à-dire une obligation de tous envers tous.
Les modalités ? Celles-ci ne sont pas difficiles à trouver dans un ordre nouveau logique et humain, sachant répartir des richesses pléthoriques et ajuster le temps de travail à la puissance de production, elle-même fonction des besoins. Rendons-nous compte que les cadres de la Société actuelle craquent de toutes parts ; que, sous couleur de respecter la propriété, elle procède à l'expropriation féroce de presque tous au profit de quelques-uns, et que c'est de son développement même que le capitalisme périt. Mais, avant tout, c'est le principe qu'il faut poser et imposer.
Notre objectif est de créer une force nouvelle et révolutionnaire. Il n'est, ne peut, ni ne veut être de constituer un parti nouveau, quel qu'il soit. Nous allons… vers une destruction systématique de ce qui est et dont nous souffrons, pour une reconstruction de la Société sur des bases économiques telles que tout pouvoir ou tout État devienne impossible : les hommes « crèvent, d'utiliser des moyens de gouvernement, mais les politiciens blancs, tricolores et rouges triomphent…
Notre but : Ayant dégagé, et nous efforçant de préciser notre idéal largement humain, nous cherchons à en pénétrer les groupements dont nous faisons partie, à rallier autour de nous tous les hommes résolus, coûte que coûte, à réaliser l'égalité économique et sociale.
Nous nous efforçons, dans un monde vieilli qui est en état d'attente et qui sent confusément, mais profondément, qu'il lui faut innover ou périr, de dégager la nouvelle formule de combat et de vie indispensable à une nouvelle humanité.
Jusqu'ici, l'ordre social a reposé sur le principe du droit au travail. Devant l'impossibilité et, surtout, l'inutilité d'exiger de tous le labeur écrasant d'autrefois, la Société doit se reconstruire sur la base que nous lui proposons : « le droit à la vie ».
Et qu'on ne nous accuse pas de nous insurger contre le travail. Tout au contraire, dans la mesure où le labeur humain est encore indispensable à la production des richesses, nous estimons qu'il doit être fourni par tous. Mais les progrès vertigineux du machinisme auront, de plus en plus, pour effet de remplacer l'esclavage humain par l'asservissement des forces naturelles. Enfin libérée des besognes, c'est l'humanité tout entière qui pourra accéder à la culture, et l'organisation du travail s'effacera graduellement devant l'organisation des loisirs.
Nous appelons à se rallier à cette déclaration tous les travailleurs manuels et intellectuels. Car elle est, dans la pensée de ceux qui l'ont conçue et rédigée, la charte essentielle du droit humain, l'affirmation de l'égale valeur d'humanité de tous les hommes et l'indication de la voie où il faut, dès aujourd'hui, s'engager, pour la réaliser en tous.
Néanmoins, sur cette voie, un obstacle se dresse, fort de sa barbarie organisée, de l'égoïsme de ses privilégiés, de la formation et du développement de ses bandes fascistes : C'est le régime capitaliste !
Il serait vain d'espérer la réforme à l'heure où tout un parlement sombre dans la corruption et le banditisme. Toute réforme ne pourrait d'ailleurs que fortifier le monstre.
Nous en appelons à tous !
À tous les vaillants qui conservent assez de dignité pour vouloir conquérir le droit à la vie.
À tous ceux qui ne veulent plus subir le parlementarisme et la tyrannie des partis.
À tous ceux qui veulent lutter avec force, violence et cohésion contre le fascisme.
À tous, nous offrons la seule formule de combat qui puisse rallier les énergies éparses, écoeurées et trompées par les chefs : le Comité d'Action Antifasciste.
Aujourd'hui : vaincre ! Et vaincre sans délai… Demain construire ! Nous forgerons nos outils dans la bataille.
Vivent les Comités d'action antifasciste !
Ce manifeste peut être affiché à l'extérieur, à condition d'un trait bleu ou rouge et de le timbrer à 0 fr.72
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1er Mai, viol de la mémoire ouvrière !
10 mars — Premier Mai , France , une , papier de couleur , lutte des classes , anniversaire, commémoration , texte ou indexation à compléter , États-Unis : histoire : 1886 (Haymarket ), 1993, image à changer, CARNAGE (Collectif anarchiste révolutionnaire nihiliste allergique au génocide étatique), Bergheimtexte
1er mai, viol de la mémoire ouvrière !
Hier le 1er mai 1886 était le début de la première grande grève générale du
prolétariat américain. C'était un des moments festifs les plus mobilisateurs et
initiateurs de la lutte prolétarienne. C'était une époque où l'action directe était
réalité : autonomie totale d'action, intervention massives et solidaires, soupes
communistes, existence de groupes anarchistes actifs et de prolétaires en armes.C'est ce magnifique mouvement que la social-démocratie utilisa par la suite pour s'affirmer seule force politique valable en institutionnalisant cette date, et canonisant au passage nos frères de classe deve nus subitement martyrs (voir ci-joint les déclarations au tribunal des pendus de Chicago). Et de fil en aiguille le meurtre de la mémoire s'effectue : toute la pratique harmonieuse de solidarité et de fraternité, à la trappe ! Toute la pratique de lutte anti-étatique à la trappe ! La revendication de la journée de 8 heures comme besoin de vie fondamental transformée en une sage lutte pour quémander une misérable loi à l'État, reconnu de fait tout puissant.
Aujourd'hui, vous dignes héritiers de cette social-démocratie qui allez défiler sagement, marxistes-léninistes, socialistes, syndicalistes de tout poil, vous êtes bien les représentants de cette chienlit avec vos petites réformes, votre conformisme et votre aspiration à diriger ce monde. Votre manie à défendre le sacro-saint droit au travail (droit à l'exploitation !) le prouve. Au lieu de faire la fête au travail, vous glorifiez le travail·. Ces premiers mai ne représentent plus que la victoire de l'État sur le prolétariat étouffé, gangréné, muselé.
En conséquence, nous, prolétaires, agents provocateurs, immatures et incontrôlables, revendiquons pleinement :
— l'essence initiale (la moelle substantifique séditieuse et charnelle car humainement fraternelle) de ces vagues de luttes passées et présentes : c'est-à-dire l'existence d'une communauté pugnace vivante et solidaire, allergique à toute force, même larvée, d'étatisme et de mondialisation capitaliste parasitaire !
— et défecquons, vomissons de toute notre âme sur tout ce qui organise, bureaucratise, domine, désincarne, féodalise, écartèle notre survie quotidienne moderne (salariat, sport, patrie, nationalisme, militarisme, culture spécifique, sexisme, liste non exhaustive malheureusement !).Mort au féodalisme et à leur hypo-démago-géronto-cratie salariaux !
Mort au bagne du quotidien larvaire !
Mort au travail salarié !
[…]
Affiche de CARNAGE (Collectif anarchiste révolutionnaire nihiliste allergique au génocide étatique) de mai 1993. Un autre texte devait accompagner cette partie.
L'exemplaire reproduit est amputé de 5 cm du bas du texte qui comportait l'adresse.
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Mouna ! un film de Bernard Baissat
16 février — art : cinéma , France , deux , rouge , noir , papier blanc , Cabu, Baissat, Bernard (1943-....), 1989, Mouna, Aguigui (1911-1999)texte
dessin (Mouna haranguant une petite foule sur un bidon d'explosif à la mèche allumée) de Cabu
Mouna !
Un film de Bernard Baissat
Montage : Marie-Claude Rajon-Coleman / Musique : Mouna, Clovis, Jonas, Larose, Rebou
Réalisation, production et distribution : Bernard Baissatzig-zag
Film connu sous le titre Écoutez Mouna !.
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Contre la guerre : l’insoumission et l’insurrection
10 février — France , Paris, antimilitarisme , UA__ - UAC_ - UACR (Union anarchiste… [communiste] [révolutionnaire]), guerre (généralités) , guerres : Guerre mondiale , 1 (1914-1918), Libertaire (1895-1939), Le, 1921, image indisponible , Ligue internationale des réfractaires à toutes guerres[ texte ]
Travailleurs,
Une nouvelle et sinistre comédie se joue.
En 1914, ce fut la mobilisation nette et brutale de tous les hommes valides, l'envoi pendant quatre ans de millions d'hommes dans la fournaise.
Aujourd'hui on prépare une mobilisation plus sournoise mais aussi dangereuse que la dernière. Déjà notre gouvernement menace de rappeler deux classes démobilisées pour leur faire remplir le rôle de gendarmes.
« Il faut que l'Allemagne paie », disent nos gouvernants. Lancés sur cette pente, jusqu'où iront-ils ? Sera-ce dans votre intérêt ? Après la dernière guerre, les capitalistes, organisant sciemment la chômage, vous ont acculés à la misère. Ne craignez-vous pas que celle qui se prépare ne vous forge de nouvelles chaînes d'esclavages ?
En régime capitaliste, il ne peut être question de défense nationale. Il ne faut plus accepter une telle hérésie. Les femmes ont-elles élevé leurs enfants pour les envoyer à la mort en même temps que leurs maris ? Les anciens combattants ont-ils déjà oublié le souvenir des souffrances vécues pendant cinquante-deux mois ?
Si les capitalistes veulent la guerre, qu'ils la fassent aux-mêmes. Quant au peuple, son devoir est de refuser de répondre à l'ordre de mobilisation et, comme le criait jadis M. Briand, notre actuel Président du Conseil, d'y répondre par
L'insoumission et l'insurrection
Travailleurs, tenez-vous au courant de la situation politique actuelle, prenez conscience de votre force, souvenez-vous des 1.700 morts de la dernière guerre, et décidez-vous à user de tous les moyens pour empêcher le retour d'une telle calamité.
Tous debout ! Guerre à la guerre ! À bas le militarisme !
Groupe du XIIIe de l'Union anarchiste — Ligue des réfractaires
Affiche annoncée dans Le Libertaire du 6-13 mai 1921 (2e série, 3e année, n° 120).